Mon passeport est presque plein. Il ne me reste qu’une page vierge à la toute fin. L’avant-dernière a été utilisée pour mon visa du Laos, où je suis actuellement. On me dit que je pourrai peut-être ne pas traverser au Cambodge, que les douaniers ne voudront pas me laisser passer vu que seulement une page entièrement vide n’est disponible. D’autres me disent que je n’aurai aucun problème à passer, c’est un peu incertain. Je devrai prévoir une tonne de billets de 1$ US, comme si je me préparais pour les danseuses New Yorkaises, afin de les convaincre de me laisser entrer. Sinon, je devrai quitter Louis et revenir sur mes pas … Je m’achèterais peut-être une moto et je remonterais jusqu’à Hanoi…mmmm pas mal non plus.
Nous sommes donc moi et Louis depuis environ 2 semaines au Laos, ce cher Laos qui m’a manqué. Je me rends compte que c’est impossible de revivre le voyage de l’année dernière, le contexte est différent. De toute façon, en y repensant, je ne veux pas revivre un voyage, j’en veux un autre, rempli d’émotions fortes et nouvelles.
Notre premier stop, Luang Prabang, le royaume des chutes turquoise et des cossins souvenirs inutiles. La visite des chutes prend la journée. En notre compagnie, un couple d’Américains. La fille, une voyageuse extrême, a les jambes plus velues que les miennes. J’aurais voulu fournir une photo de ses jambes poilues pour votre plaisir, mais je n’ai pas osé. Il parait que ça aurait pu être mal perçu, par son chum, de zoomer sur sa toison. Alors voici une photo des chutes, 100% naturelles qui sont si belles.
Louis m’a ramené du Québec le livre de Bruno Blanchet qui contient 1 an de chroniques et photos de ses voyages. Il est passé ici, à Luang Prabang il y a quelques années et mentionne un couple de Chicoutimi qui s’est ouvert une boutique d’échange de livres et un bar/terrasse qui semble être le plus populaire de la place, il est directement sur la rivière. En arrivant là bas, on rencontre le frère du propriétaire qui nous conte leur histoire et semble ravis de nous rencontrer. Grâce à Bruno, on y a mis les pieds et avons rencontré des jeunes bénévoles. La plupart ont fait plus d’une fois le tour de la planète et ont moins de 25 ans. Leur guide/chef est Américain et habite maintenant à Luang Prabang, il semble bien nous aimer et nous invite le lendemain soir à un festin en compagnie d’une vingtaine de Laotiens. Nous sommes privilégiés et on le sait. Il nous demande de ne pas inviter personne d’autre et nous promet quelque chose d’inoubliable. Canard, beer Lao et bien plus seront au menu.
On passera le reste de la soirée à jouer au bowling nu pieds et le restant de la nuit à siroter notre Beer Lao en face d’un temple sur le Mekong. Le bowling est le seul endroit ouvert (illégalement) passé le couvre feu national qui est de 11.30pm. Le sort de l’Amérique du Nord s’est joué ce soir là. Nous avons gagné les États-Unis, récupéré le Canada et la langue officielle pour le Canamérika est le Français. Répandez la nouvelle.
Vers 4 heures du matin, les moines se lèvent et jouent du tambour. Nous avons assisté à quelque chose d’unique qui se produit chaque 200 ans paraît-il. On pouvait entendre les tambours de tous les temples environnants, plusieurs minutes de silences suivirent.
Le lendemain soir on se rend à notre festin promis, excités comme des petites filles lors de leur bal de finissants. Soirée inoubliable s’en suit. Merci Andrew pour l’invitation, on s’en souviendra longtemps.
La vue est parfaite, le mekong dans la cours, le coucher de soleil est splendide et nos hôtes sont tellement chaleureux. On a eu droit à un festin avec mets typiques, Lao Lao (whisky local à base de riz collant) et bien sûr la fierté nationale…la beer Lao. Après le repas, on chante, on danse…de tous les style. On a dansé le style Lao, et le style western qui bouge aussi gracieusement qu’un tracteur, la danse en ligne, en cercle, etc.
Ensuite on attaque Vang Vieng. Bizarre de petite ville. Elle est au milieu de nulle part dans les montagnes à 20 heures d’autobus de tout. L’endroit est magnifique, on a des bungalows sur le mekong.
Ici, c’est probablement l’endroit où il y a le plus de touristes au Laos. La raison ? Tubing, magic shakes, opium et manque de classe. On loue un tube flottant à un prix exorbitant et on embarque dans un tuk tuk qui remonte la rivière et qui nous laisse au début du parcours. Le but : descendre la rivière jusqu’à nos bungalows avant la noirceur. Mission échouée. La cause ? À chaque 100m il y a un bar, des lianes de tarzan, des glissoires, des bains de boue et c’est très difficile de résister à tout ca. Alors on a parcouru environ 1.5km au total en une journée…ce qui est pas mal loin de l’objectif qu’on s’était fixé.
Le soir à Vang Vieng, on entend des rires en cannes partout. Friends est au menu dans TOUS les restaurants/bars. Apres 1-2 heures ça rend fou. J’ai envie du vrai Laos. On repart le lendemain pour le centre/sud, là où nous devrions pouvoir s’offrir un trip de moto unique. Ça promet.
Depuis qu’on est partis, on a eu 25 mins de nuages/bruine…sinon, 30 degres , aucunement humide et soleil. J’ADORE!